« Les trajectoires de persévérance des apprenants dans l’articulation formation-entreprise »

La thèse part du constat selon lequel les sciences de gestion se sont peu préoccupées de la formation comme dispositif d’apprentissage et en ont une vision instrumentalisée. Pourtant, face à l’accélération des mutations technologiques et les nouvelles normes de compétitivité, l’apprentissage et la mise en application des savoirs au sein des entreprises est un enjeu majeur.

Dans ce contexte, l’objectif de notre thèse est de produire des enseignements sur les trajectoires de persévérance des apprenants dans l’articulation dispositif de formation/entreprise. La littérature en sciences de gestion nous donne des axes pour aborder cette persévérance à travers les enjeux organisationnels et managériaux. Le croisement avec les sciences de l’éducation permet d’affiner les difficultés individuelles rencontrées par les apprenants.

Nous montrons à partir d’une Recherche Action Participative que l’ensemble de ces contraintes se retrouvent aussi bien dans les dispositifs de formation que sur les postes de travail. Notre recherche repose sur une analyse de trajectoires d’étudiants en formation initiale (FI) formation continue (FC) et formation professionnelle continue (FC) sur trois ans. Nous mettons en évidence les freins et les leviers rencontrés par chaque apprenant ainsi que les dynamiques qui se jouent dans chaque structure et dans leur articulation.

L’étude montre que la persévérance est un processus à analyser en prenant en compte les contraintes individuelles, collectives et organisationnelles dans les allers-retours entre les dispositifs de formation et les entreprises.


Décalage entre l’offre et la demande de formation : coopération et rapports au savoir

Difficultés d’apprentissage, déphasage des contraintes de cadre, le décalage entre l’offre et la demande de formation semble complexe. Ainsi, dans ce mémoire, nous tentons d’apporter un éclairage sur les phénomènes qui peuvent expliquer le décalage entre l’offre et la demande de formation, c’est à dire entre ce que le formateur propose et ce que le stagiaire attend.

Nous essayons également de trouver des pistes qui permettent de le réduire. La première partie théorique (section 1) pose les divers décalages pouvant exister dans une salle de formation. Nous parlons donc de rapports au savoir, de visions et de perceptions des apprentissages ainsi que des modes de transmission du savoir. Puis, par le biais des prescriptions croisées, nous tentons d’apporter une réponse à la possible réduction de ces décalages sous l’angle de la coopération entre le formateur et le stagiaire.

Dans une deuxième partie (section 2), nous explicitons notre posture épistémologique ainsi que la méthodologie mise en œuvre pour aborder notre partie empirique dans le contexte des formations en informatique. La mise en avant des résultats, suite à cette étude empirique, se déroule en trois temps. Dans un premier temps, nous analysons les stagiaires. Puis, nous nous focalisons sur les formateurs. Enfin, nous mettons en regard les résultats obtenus séparément afin de mieux aborder les décalages existant et le rôle déterminant des prescriptions croisées permettant de les réduire.

Pour finir, la discussion et la conclusion feront office d’une troisième partie.